On connaît Jerome
K. Jerome sous les traits d'un humoriste pince-sans-rire,
souvent ironique, très efficace en tout cas. Grand observateur
du quotidien, c'est avec Trois hommes sur un bateau, en
1889, qu'il connaît son premier, et son plus grand, succès
publique. La critique, elle, le boudera toujours obstinément,
considérant son style comme médiocre et ses histoires, sans
intérêt. On ignore pourtant que toutes les oeuvres de Jerome
ne furent pas de la même veine comique que ses premiers
succès. Les derniers ouvrages de sa vie adoptent en effet un
ton beaucoup plus grave, voire parfois dramatique.
Les miens et moi
est une oeuvre qui se situe sur une sorte de point d'équilibre
entre ces deux tonalités. On y reconnait le comique
dévastateur de l'écrivain, mais aussi quelque chose de
beaucoup plus nostalgique. Dans ce roman, Jerome K. Jerome nous
dévoile ses propres difficultés de père, de mari, d'être
humain plus très jeune, déjà, et qui se retourne sur le temps
écoulé avec un mélange de regret et d'espoir. Gardons-nous
donc de classer trop vite cette oeuvre dans une catégorie
précise : il ne s'agit ni d'un d'une farce à l'anglaise, ni
d'un drame sentimental. C'est un morceau de vie, avec tout ce
qu'elle contient de joie et de douleur.
L'histoire : Entouré de toute sa
petite famille, son fils Dick, ses filles Robinne et Véronique,
et sa femme, surnommée "petite mère", le narrateur
quitte la vie agitée de Londres pour s'installer à la campagne
dans la maison qui, selon lui, se rapproche le plus de l'endroit
de ses rêves. On y apprend, entres autres, les difficultés du
citadin à s'adapter aux coutumes étranges de la campagne, mais
surtout les difficultés d'un père confronté à la forte
personnalité de trois enfants chahuteurs, paresseux et
gaffeurs, bref, le portrait craché du chef de famille...
L'avis du
Webmaster : Comme souvent
dans les oeuvres de Jerome K. Jerome, le roman est composé
d'innombrables petites anecdotes de la vie quotidienne (réelles
ou inventées de toutes pièces ?). Ce que j'apprécie surtout
chez cet écrivain, c'est sa faculté de mettre en miettes, chez
son lecteur, toutes les idées romantiques de celui-ci sur la
vie, l'amour, la nature, et la famille. Le comique naît ici de
la stricte observation du réel, qui recèle à lui seul une
mine d'aventures hilarantes et rocambolesques.
Mais j'ai particulièrement
approuvé, également, que l'auteur pointe avec délicatesse ces
petits riens de l'existence que l'on considère, avec le recul
des années, d'un oeil plus affectueux et moins ironique. La
deuxième partie du roman est empreinte de douceur et de
mélancolie. On peut y voir battre le coeur de son
créateur.
Une oeuvre qui, si vous
connaissez Jerome K. Jerome, ne manquera pas de vous surprendre.
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