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Titre : Grâce et dénuement

Auteur :  Alice Ferney

Date de publication : 1997

Genre : Roman

Critique publiée sur le site le : 21 février 2003

 

Le troisième roman d'Alice Ferney, récompensé par le prix "Culture et bibliothèque pour tous", nous entraîne dans l'univers des laissés-pour-compte de la société, les gitans. Pays inconnu, si l'on en croit les préjugés à son encontre émis quotidiennement par la majorité de ceux qui, par le plus pur des hasards, n'ont jamais vécu en nomades et dans la pauvreté.

C'est ainsi que la fatalité absurde qui frappe "ces gens-là" est révélée page après page. Documentaire lyrique ou bien fiction puisée au coeur de la vérité, Alice Ferney n'épargne rien à son lecteur, pas même l'espoir.

L'histoire : Une jeune bibliothécaire se lance à corps perdu dans cette mission quasi-divine : faire découvrir les joies de la lecture aux petits-enfants d'Angéline, une vieille femme gitane régnant sur le petit monde misérable de sa nombreuse famille. 

L'avis du Webmaster : Il faut du courage pour combattre plus de trois siècles de médisance et d'idées reçues. Alice Ferney n'en manque pas. Avec une verve aussi sensuelle et ronde qu'une berceuse bohémienne, elle compose à traits délicats ce paysage de misère sur lequel beaucoup d'entre nous jettent un oeil chargé de soupçons. Pas de reproches, ici, cependant : la simple constatation d'une réalité qui dépasse parfois, et de loin, la fiction. Il y a la puanteur, bien sûr, et la saleté, et l'ignorance, l'agressivité envers l'autre parfois, à force de se sentir soi-même rejeté. Mais il y a aussi l'amour, la chaleur humaine, la préservation désespérée de son goût pour la vie, même pour cette vie-là.

Outre le précieux contenu documentaire du roman, c'est le déroulement de son intrigue qui captive l'attention du lecteur. Chaque chapitre, aussi court soit-il, nous entraîne plus loin dans l'imaginaire lyrique de son auteur. La fin, assez brutale, nous arrache assez difficilement du récit passionnant de cette tribu de proscrits, intouchables parmi les intouchables.

Les dernières décisions gouvernementales nous le prouvent : à notre époque, il n'est pas si extraordinaire de se voir puni pour ce que l'on est.

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